l'accueil des enfants

Lorsqu’un enfant accoste sur l’Ile, il découvre un monde nouveau, les habitants : adultes et enfants et les lieux lui sont inconnus. Les odeurs, les bruits sont nouveaux. Un temps va donc lui être nécessaire pour se familiariser avec ce nouveau monde avant de pouvoir s’y aventurer seul en toute confiance.
En fonction de l’âge de l’enfant et de son mode d’accueil, un temps d’adaptation avec son ou ses parents est prévu.
Durant ce temps d’adaptation, l’enfant aura la possibilité d’aller à la découverte de ce nouvel environnement et de tisser des liens avec les « guides » qui l’accompagneront durant son séjour sur l’Ile : ses référentes pour le multi-accueil et les animatrices permanentes pour le centre de loisirs.

L’adaptation doit réunir les conditions permettant de créer des liens véritables entre les uns et les autres, entre l’enfant et les adultes qui auront à prendre soin de lui, entre les parents et les professionnelles. Ce sont ces liens solides qui faciliteront la séparation. En effet, pouvoir se séparer paisiblement implique d’avoir déjà pu construire une relation de confiance et  de sécurité suffisante avec les adultes qui vont prendre le relais.
Une fois accueilli dans la structure, un temps est pris chaque jour par la référente avec les parents pour recueillir les nouvelles à son arrivée et transmettre les éléments de sa journée à son départ.

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ACTE 1 SCENE 2 : PRENDRE SOIN

On entend ici le terme de « soin » (étymologiquement : souci, chagrin) comme « prendre soin de » ; les soins sont donc aussi bien les moments partagés autour du change, des repas, les moments où l’enfant s’endort, se réveille.
Ces temps de soin sont envisagés comme un véritable moment de rencontre entre la professionnelle et l’enfant où va se construire leur relation. Les soins doivent donc répondre non seulement aux besoins physiologiques de l’enfant, mais également à son besoin de relation, à son besoin d’être considéré comme un enfant unique dans le regard de l’adulte. Afin que chaque enfant puisse profiter pleinement de ces temps de soin individualisés, les référentes se consacrent exclusivement à l’enfant pendant le soin, sollicitent sa participation et sont attentives aux différents signaux qu’il émet (tonus musculaire, mimiques, changement de position, babil…) La plus grande liberté de mouvement est laissée à l’enfant et ses ébauches d’autonomie sont accueillies et encouragées.
Mais le soin c’est aussi une attention spécifique à un moment donné quand l’enfant manifeste un besoin d’être accompagné de manière particulière, singulière. Quelques exemples : une séparation, un chagrin, la fin d’un repas, un repas décalé, une joie, l’accompagnement d’une émotion, un jeu…

ACTE II SCENE 1 : ACTIVITE DE L’ENFANT ET COMPETENCE

Partant du principe que le bébé, le jeune enfant est actif par nature, que tant qu’il ne maîtrise pas le langage, il ne peut s’exprimer que par son corps, les professionnelles vont accorder une attention particulière aux mouvements, à l’activité de l’enfant.

Ayant la conviction que chaque enfant est capable d’acquérir par lui-même les différentes étapes de son développement moteur, sans nécessité d’enseignement de la part de l’adulte, les professionnelles vont aménager pour chacun un espace sécurisé et éveillant sa curiosité, son intérêt.

Progressivement, à son rythme, selon sa vitalité découvreuse, le bébé va explorer différentes postures. L’enfant va découvrir différents objets, différentes façon de manipuler, de jouer seul puis avec les autres.

Offrir l’opportunité à l’enfant d’explorer sa motricité librement, d’être autonome dans ses déplacements, de déployer son activité librement, lui permet également d’éprouver un sentiment de compétence.

En effet, le fait d’expérimenter des postures, des mouvements par lui-même et de réussir, sans aide, à se tenir assis, puis debout, à accomplir un projet seul, va renforcer la confiance en lui et le sentiment qu’il peut accomplir des actions, mener un projet…

Le matériel proposé à chaque enfant est choisi par ses référentes, en fonction de ses capacités motrices et de son intérêt. Une large place est laissée à l’imaginaire, la création artistique mais aussi, quant l’enfant en a la capacité, au dialogue avec ses pairs ou avec un adulte.

Découvrir, manipuler, créer, imaginer, chercher… et trouver ! sont autant d’étapes par lesquelles l’enfant va passer au cours de son activité ludique, ces étapes posant les jalons d’une première forme de pensée.

L’enfant, fort de cette expérience, va pouvoir continuer à découvrir par lui-même, à construire son jeu, à aller au bout de son projet, échanger avec les autres, déployer son imaginaire, partir à l’aventure seul ou avec d’autres, s’attarder, aller plus vite, faire ensemble.

En grandissant, l’enfant développe des habiletés sociales lui permettant de comprendre et respecter les règles du vivre ensemble. Ceci lui permet de construire une activité ludique plus complexe.

Au centre de loisirs, les enfants ont à leur disposition des jeux de règles mais aussi des jeux coopératifs. Ils sont de plus en plus curieux et ont envie de connaître le monde qui les entoure, de le découvrir et d’y participer.

Ils sont acteurs de leur temps d’accueil. Ils imaginent et proposent les activités, et les sorties qu’ils aimeraient faire. En fonction de ces suggestions, le programme d’activité est ensuite élaboré en tenant compte des différentes contraintes. De même, des repas peuvent être préparés par les enfants, ce sont alors les enfants qui confectionnent le menu avec l’aide de l’animatrice.

Chaque enfant a un rythme, des besoins et envies qui lui sont propres… c’est pourquoi tous les enfants ne participent pas à tout ce qui peut être proposé ou y participent à un autre moment. Ainsi, un enfant qui joue même si la plupart des autres enfants s’installent pour prendre leur repas, peut choisir de continuer son jeu et de prendre son repas un peu plus tard, ou de laisser son jeu là où il en était et de rejoindre les autres si sa faim ou son envie d’être avec les autres est plus grande que son envie de jeu.

Un enfant peut aussi choisir de ne pas participer à une activité, un jeu… proposé par l’adulte ou un autre enfant.

ACTE II SCENE 2 : HEUREUX QUI COMMUNIQUE

Dans la volonté partagée par les membres de l’équipe de considérer chaque enfant comme un individu unique, une grande attention est portée à la parole adressée par les professionnelles à l’enfant.

En effet, les professionnelles sont attentives aux signaux émis par le bébé qui n’a pas encore la parole puis aux mots prononcés par l’enfant. Chaque parole prononcée est importante. Si une demande ne peut être satisfaite dans l’instant, les professionnelles signifient à l’enfant qu’elles y répondront dans un moment, et y répondent effectivement.

Au multi accueil comme au centre de loisirs, lorsqu’elle s’adresse à l’enfant, la professionnelle se met à sa hauteur, appelle l’enfant par son prénom et emploie des mots qu’il peut comprendre. Avant d’effectuer un geste, un soin sur le corps de l’enfant, la référente le prévient, lui dit ce qu’elle va faire afin que l’enfant puisse anticiper, se préparer à recevoir le soin.

L’enfant est également accompagné lors de ses premières tentatives de communication avec ses pairs. Lors d’un conflit, les professionnelles invitent les enfants en difficulté à exprimer leurs besoins et à entendre ceux énoncés par l’autre. Ils cherchent ensemble des solutions satisfaisantes pour chacun.

QUEL ROLE POUR LES PROFESSIONNELLES DANS CETTE PIECE ?

Pour accompagner chaque enfant dans son développement, les professionnelles ne se positionnent pas comme adulte ayant le savoir et le pouvoir face à l’enfant, mais se saisissent des propositions de ce dernier.
Pour que cela existe, les professionnelles s’appuient sur leur formation, sur des outils (observation partagée, temps de relais…) et sur leur engagement dans le projet. Le travail d’équipe au quotidien, les réunions et supervision, l’encadrement des professionnelles rendent possible l’émergence de ce regard attentionné.